Tom, un jeune publicitaire montréalais, se rend dans une ferme éloignée et isolée pour assister aux funérailles de son amoureux, tué dans un accident de moto. Là, il rencontre Agathe, la mère de son amant, persuadée que Tom n’est qu’un ami de son fils. Tom fait aussi la connaissance de Francis, le grand frère du défunt qui est, lui, très au fait de la nature de leur relation.
Mot de l’auteur
Perdre quelqu’un subitement, c’est un fil qui se casse. Ce lien qui nous retenait à l’autre, à celui qui n’est plus là. Les bouts effilochés de la vie de Tom, et de ceux de la mère et du frère du défunt, cherchent par instinct, par survie, à se nouer à quelque chose d’autre, à un autre bout de fil effiloché. L’autre devient en partie synonyme de celui qui n’est plus là : un frère, un fils, un amant. Pour Tom, cet endeuillé en perte de repères, les mensonges deviennent des vérités et les coups, des caresses. J’ai longtemps cherché un titre à cette pièce. Finalement, j’ai choisi Tom à la ferme. Titre bon enfant aux accents bucoliques mais qui, comme le reste de la pièce, est trompeur. Je tente cette phrase : tendre l’oreille à la souffrance amoureuse, on y peut tous, un peu, quelque chose, chaque jour. Avant d’apprendre à aimer, les homosexuels apprennent à mentir. Nous sommes des mythomanes courageux.
Mot du metteur en scène
Avec Tom à la Ferme, Michel Marc Bouchard nous offre une de ses pièces les plus intimes et noires. La mise en scène s’évertue avant tout à ne pas rentrer dans les stéréotypes scéniques en martelant une simplicité déconcertante dans tous les aspects artistiques (jeu, scénographie, costume, univers sonore). L’objectif principal est que le public tangue entre des phases d’oppression et de tendresse, une forme de BDSM émotionnel. Secrètement, je pense que le public cherche à voir quelque chose qu’il ne veut pas voir, à vivre au théâtre ce qu’il ne veut pas vivre dans la vie et ne peut que trop rarement vivre par l’intermédiaire d’autres formes d’arts (notamment Cinéma, séries TV). Et moi, je suis une sorte d’apprenti sorcier passionné par les mécanismes émotionnels humains qui utilise le théâtre pour assouvir mes pulsions. J’aime voir les gens rire, pleurer, s’évader, souffrir. Tom à la Ferme nous permet de retourner aux racines du mensonge, aux racines de la radicalité et du mal, aux racines de l’amour. Personne ne sera épargné.
Le Collectif Nacéo a été créé en 2007 par un groupe de comédiens québécois, sous l’impulsion du metteur en scène Olivier Sanquer. Sa première production, Les Feluettes ou la répétition d’un drame romantique de Michel Marc Bouchard, fut jouée plus de cent fois au Canada puis en France. La compagnie s’est ensuite déplacée en Suisse, où elle rayonne grâce à un répertoire riche et varié théâtre, danse, chant. Depuis 2014, ses spectacles les plus marquants sont repris en France.
Le Collectif s’attache à présenter des textes puissants, épiques, rares. Rares car peu joués, souvent oubliés, négligés. Nacéo : une compagnie ovni fédérant des comédiens dissidents laissés en marge du système actuel. Nacéo : une compagnie anti perfectionniste, allant à l’essentiel l’émotion brute, la réalité nue du sublime à l’abjection, remettant le jeu et l’histoire au centre de la scène.
La presse en parle
Télérama / 2023 Tom à la ferme : « TT Une fable furieuse, érotique et mystique La mettre en scène est un défi audacieux relevé par cette troupe grâce à trois bouts de ficelle et une puissance de jeu qui ne faiblit pas »
L’Humanité / 2023 Tom à la ferme : « Une pièce noire, effrayante, sulfureuse, mais qui irradie aussi de douceur et d’amour Le collectif Nacéo en livre une version résolument sombre, charnelle et à vif Personne n’en sort indemne. Un moment d’une intensité sulfureuse »