DANS LE CADRE DES JOURNÉES EUROPÉENNES DE LA CULTURE 2023
CRÉATION 2022
Synopsis :
Clermesine laisse sa radio constamment allumée. Seule avec ces voix qui diffusent l’intense, l’espérance et l’absurde. Seule avec ses guerres perdues et sa rage de vivre. Elle est désormais loin d’un pays pour lequel elle s’est battue. Un pays qu’elle a emballé dans le peu de choses qu’elle pouvait emporter avec elle.
Poétesse et militante, elle vit maintenant seule dans son appartement à Brooklyn. Elle est partie de Port-au-Prince si soudainement qu’elle a du mal à dissocier les réalités. Est-ce parce qu’elle dévore tous les articles qui mentionnent son pays ? Qu’elle écoute la radio en passant nerveusement d’une fréquence à l’autre comme si elle attendait une nouvelle en particulier.Comme si quelque chose allait se passer et qu’elle ne voulait pas rater le miracle. Au pays, la radio est un parloir, un confessionnal, un commissariat pour les plaintes et cris de détresses. Elle s’accroche à ces voix sur lesquelles elle met un visage, une vie. Ces voix qui relatent le quotidien au pays, qui pleurent, vocifèrent ou scandent des « propossolution-de-sorties-de-crise ».
Une étudiante en fac de médecine a été enlevée puis libérée. Les ravisseurs ont demandé une somme insensée au point où la mère a dû faire une tournée médiatique pour demander grâce.L’étudiante n’a pas survécu au rapt. Suicide. Refus de l’abjection ? Le nom de la victime hante ses nuits glacées dans cette immense ville lumineuse que l’exil ne lui a pas encore permis d’apprécier.
La colère l’a fait vaciller, elle est au bord du précipice quand elle réalise que l’étudiante a été enlevée à la sortie d’une soirée littéraire dont elle fut l’invitée. Aimer la poésie jusqu’à affronter les rues ? Aimer la poésie dans une ville qui nous fait perdre les mots ? Ultime résistance face à l’ignominie. Alors Clermesine s’accroche aux sons, aux odeurs et au rêve de liberté. Elle va devoir s’inventer une autre vie et conserver son pays dans un poème chantier, un poème-mémoire, un poème-éternité.
GAËLLE BIEN-AIMÉ est journaliste, comédienne, humoriste, professeure de corps et de voix à Acte, École d’Art Dramatique qu’elle a cofondé en 2018. Elle est également activiste politique et membre de l’organisation féministe « Nègès Mawon ». Elle fonde la troupe « Corps et âme » qui, en octobre 2014, a fêté ses dix années d’existence.Après ses études classiques en 2006, elle intègre « Le Petit Conservatoire, école de théâtre et des arts de la parole en Haïti » où elle passe trois ans à étudier les arts de la scène. En 2010 elle a commencé à suivre des stages en Ethnodrame « Théâtre et Rituel » à l’ESACT, école supérieure d’acteur de cinéma et de théâtre à Liège en Belgique. En novembre 2015, elle prend une formation intensive en humour à l’école nationale de l’humour à Montréal au Canada.Gaëlle a à son actif 4 pièces de théâtre, 2 monologues et un spectacle de Standup. Comme comédienne elle a joué, entre autres sous la direction de Jean René Lemoine (Le Jeu de l’amour et du Hasard, de Marivaux), Guy Régis Jr (Migrant), Un arc-en-ciel pour l’occident chrétien de René Depestre mis en scène par Pietro Varasso, Daniel Marcellin…
La COMPAGNIE NUIT VERTICALE a été créée en 2019 par la metteuse en scène Marion Lévêque : « Depuis la création de ma compagnie en 2019, j’ai travaillé principalement à partir de textes d’autrices contemporaines qui s’emparent de notre monde contemporain pour en dénouer les fils, en déconstruire les mécanismes et proposer aux spectateur.ices une expérience sensible qui émancipe et apporte de la nuance. Chacune à leur manière, ces autrices donnent accès à un de ses imaginaires « empuissantant », comme aime à les appeler Alain Damasio, en tant qu’ils véhiculent « des idées, des sensations, des perceptions qui nous arrachent à nos habitudes, redonnent une puissance à nos désirs mutilés ; des univers qui activent l’envie de vivre autrement en prenant ce monde-ci à bras-le-corps. » Soutenir et rendre visible des textes d’autrices vivantes fait sens aujourd’hui pour moi dans un milieu où cette parole est encore trop rare et pourtant essentielle. Lorsque le festival « En Actes » (festival Lyonnais dédié aux écritures contemporaines) m’a proposé de travailler sur le texte de Gaëlle Bien-Aimé, la rencontre s’est faite avec une grande évidence et je souhaite aujourd’hui continuer à porter ce texte. »
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