La nuit, Hellen Miller déroule le fil de sa vie et danse. Dans son sommeil elle parle dans une autre langue et retrouve ses souvenirs, cachés sous la poussière. Elle revient dans le passé qu’elle n’a jamais révélé à personne. Elle rejoint les autres, celles qui n’ont pas survécu, pour pouvoir dire et tout raconter. Elle a voulu enfouir dans le silence toute sa souffrance, s’inventer une nouvelle vie, un passé idyllique, mais Helen Miller est une survivante, elle s’appelle en vérité Helena Metzler et dans son bras elle cache un chiffre tatoué.
Dans Soif, le théâtre se mêle à la danse pour faire corps, alors qu’il s’agit ici de l’impossibilité de parler. Inspirée des textes de Charlotte Delbo – déportée à Auschwitz – et d’autres témoignages de femmes ayant traversé des génocides, Carmela Acuyo signe un spectacle d’une simplicité pudique qui nous fait toucher par le sensible l’histoire de rescapées et leurs terribles secrets. Un spectacle d’une extrême délicatesse et d’une beauté littéraire qui nous fait cheminer sur les traces de ce qui devrait être inoubliable.
La compagnie Vendaval a été créée en 1999 par quatre danseuses espagnoles; Carmela Acuyo, Carmen Porras, Silvia Romero et Beatriz Salmeron qui se sont rencontrées à Grenade en 1996 dans la compagnie Azuara dirigée par Esmeralda Llinares.